Quand on vient du Manitoba ou qu’on y vit, il est facile de tenir pour acquises les merveilleuses nuances que nous aimons et adorons tous. Si vous parlez à un ami de l’extérieur de la province ou jasez avec un touriste ou un visiteur, vous vous rendrez compte qu’il y a parmi nous un héros beaucoup plus petit et plus victorieux. Et il a la forme d’un hamburger.


Les gens ont des questions et nous avons des réponses. La plupart en tout cas. Si quelqu’un pouvait nous aider à décortiquer cette savoureuse légende, c’était cet homme. Il s’appelle Richard Caron (@fortheloveofallfatboys) et c’est le roi des burgers Fat Boy du Manitoba. Ce fameux hamburger existe depuis des décennies pour une bonne raison. Non seulement il a un goût indémodable, mais il a aussi une riche histoire. J’ai passé la journée avec Richard pour aider à désosser cette bienheureuse bête et apprendre le secret de la popularité du Fat Boy.

Tout est dans la sauce

Plus qu’une version améliorée du sloppy joe ou ce qui ressemble au nom d’un fauteuil inclinable confortable, un Fat Boy est un hamburger qui comprend toutes les garnitures... la clé étant l’ajout d’une sauce chili à la viande maison sur le hamburger. Non, pas sur les frites qui l’accompagnent, mais dans le burger lui-même.


Ce fameux hamburger réunit dix ingrédients. Quoique ordinaires lorsque pris séparément, ils créent ensemble un chef-d’œuvre alléchant. Je dois dire que, lorsqu’on mange un Fat Boy, quelque chose de remarquable se produit. Une sensation spéciale vous envahit lorsque vous déballez le papier d’aluminium et sentez le pain moelleux toucher vos lèvres pendant que vous goûtez le zeste de mayonnaise et les cornichons croquants. Si vous êtes comme moi, vous savez que quelque chose a bon goût quand vous vous tortillez de bonheur en dégustant votre repas.

Ingrédients :

1 : Pain aux graines de sésame
2 : Boulette de bœuf
3 : Mayonnaise
4 : Moutarde
5 : Cornichons tranchés
6 : Laitue iceberg émincée
7 : Tomates tranchées
8 : Oignon blanc haché

9 : Tranche de fromage

10 : Sauce chili à la viande

Aller au fond des choses

Ne tenez pas le Fat Boy pour acquis. Il ne faut pas se fier aux apparences, fiez-vous plutôt à vos papilles. Il y a une stratégie en jeu. Comme le dit Richard, « il y a cinq éléments essentiels quand on mange un Fat Boy ».


No 1 : Serviettes de papier – « Vous avez besoin de serviettes. Manger ce hamburger peut être très salissant. » C’est tout à fait vrai. Quand vous pensez que vous avez assez de serviettes, prenez-en quelques-unes de plus.


No 2 : Une fourchette – « Puisque la garniture déboule, vous avez besoin d’une fourchette. Vous devez ramasser ces morceaux à la fin pour savourer pleinement l’expérience du hamburger. » Avec un hamburger aussi délicieux, vous voudrez déguster chaque miette et vous avez besoin d’un outil pour vous aider à le faire. Il ne doit rien rester!


No 3 : Deux mains – « C’est peut-être une évidence, mais vous avez besoin de deux mains. Si vous essayez de tenir un Fat Boy d’une main, ça va partir dans tous les sens. Il faut absolument utiliser ses deux mains. » Pas de Fat Boy au volant. Ça ne vaut pas la peine, car il faudra tout nettoyer après!


No 4 : Une boisson – « Vous avez besoin de quelque chose à boire. Une boisson gazeuse, de l’eau, ça dépend de ce que vous voulez utiliser pour faire descendre votre Fat Boy. » Si vous voulez vous gâter, sucrez-vous le bec avec un légendaire lait frappé au chocolat de friterie.


No 5 : Un Fat Boy – « Et enfin, évidemment, pour votre expérience de Fat Boy, vous avez besoin d’un Fat Boy. » Ne pensez pas que nous avons oublié la raison pour laquelle nous sommes tous ici. Quand vous êtes fin prêt, n’oubliez pas l’aliment vedette.

Bonus : Des frites - Si vous êtes déjà allé à une friterie ou une cantine, il n’y a rien de tel que de recevoir de la nourriture dans un sac en papier graisseux. C’est comme ça et on adore ça! « Si on parle du facteur gras et qu’il y en a sur le sac, ça veut dire que vous allez vous en lécher les doigts. » Et n’ayez pas peur d’échappeRichard Caronr quelques frites... un écureuil ou une mouette se fera un plaisir de les ramasser pour leur casse-croûte de l’après-midi.

Les Fat Boys ont-ils meilleur goût en dehors de la ville?

Nous sommes Voyage Manitoba... ça veut dire qu’un blogue n’est pas complet sans un voyage en voiture. Nous sommes allés faire un tour au Brian’s Drive-In à Lorette, juste en dehors de la ville de Winnipeg pour vivre une expérience ultime de Fat Boy. Nous voulions savoir : le Fat Boy a-t-il meilleur goût en dehors de la ville?


Les friteries rurales offrent une belle occasion de regarder passer les gens et la circulation locale, des voisins de table à pique-nique sympathiques, de bonnes frites et d’excellents laits frappés. En fin de compte, nous avons déterminé que les hamburgers eux-mêmes ne sont pas nécessairement meilleurs en dehors de la ville... c’est l’aventure qui ajoute quelque chose de spécial. Si vous êtes prêt à essayer votre premier Fat Boy, prenez la route jusqu’au Brian’s Drive-In. Richard a donné une note de 8,5/10 à ses hamburgers.

Un succès depuis 1985

Vous marchez sur la rue principale à Winnipeg et vous tombez sur un petit restaurant classique et intemporel. En ouvrant la porte, vous êtes accueilli par l’odeur de la sauce à poutine emblématique et vous voyez une boulette de bœuf d’une demi-livre grésillant sur le gril. Bienvenue au Super Boy’s! Le Super Boy’s existe depuis environ 38 ans. Georgia Chouzouris, fille du propriétaire Angelo Corantzopoulos, explique que « l’histoire du Fat Boy remonte à très loin, ici. Il faut aimer ce qu’on fait. » Avec tous les plats faits maison et un excellent service à la clientèle, ce n’est pas pour rien que Richard a classé leurs Fat Boys au premier rang au Manitoba, avec une note de 9,35/10[JB1] . Et le Super Boy’s va au-delà du nom traditionnel en appelant son Fat Boy un Super Boy. Complétez votre expérience avec des frites maison coupées à la main et un lait frappé au chocolat. Vous vous sentez très ambitieux? Optez pour les frites au chili et fromage.













[JB1]Later it says 9.017. Which one is right? Or are they ratings for different things?

3, 2, 1, Plongez

Après avoir vécu partout au Canada, de Charlottetown à Victoria, Richard peut témoigner que le Fat Boy est une merveille du Manitoba et il s’est donné pour mission de les goûter tous. Avec plus de 65 hamburgers évalués jusqu’à maintenant, la liste de Richard ne cesse d’évoluer et de s’allonger. Il estime qu’il a mangé au moins 300 Fat Boys jusqu’à maintenant. L’examen et l’évaluation de Fat Boys de Richard ont commencé à se démarquer grâce à son système d’évaluation incroyablement précis, pouvant aller jusqu’à 3 décimales sur une note de 10. Sa note la plus élevée à ce jour a été accordée au restaurant Super Boy’s de Winnipeg avec 9,017. Par miracle, Richard n’a oublié aucune bouchée. Et, même si vous découvrirez que tous les Fat Boys ne sont pas identiques, de nombreux établissements prennent l’initiative de leur donner leur propre touche. Ils proposent des variétés subtiles comme un pain sans graines de sésame, de la laitue ordinaire plutôt qu’émincée, ou du vrai fromage au lieu du fromage fondu. Mais un seul facteur est non négociable : il faut qu’il y ait de la sauce chili à la viande.


Les gens disent souvent à Richard qu’un Fat Boy n’est qu’un hamburger avec de la sauce chili. Mais Richard sera le premier à répondre autrement. « Ce n’est pas vraiment ça », dit Richard. Vous vous demandez peut-être comment Richard a entrepris son pèlerinage de Fat Boys.


Le périple du compte Instagram @fortheloveofallfatboys de Richard a commencé il y a un certain temps dans l’une des collectivités d’Entre-les-Lacs du Manitoba. Gimli abrite non seulement la plus importante population islandaise au Canada à l’extérieur de l’Islande, mais aussi plusieurs endroits où dénicher le fameux burger Fat Boy. Et, plus important encore, c’est là que Richard a entamé sa mission d’évaluation de Fat Boys : au Beach Boy Restaurant. Au cours d’une journée d’aventures avec sa famille, Richard a commencé à manger un Fat Boy et à commenter son goût, tandis que ses enfants lui demandaient ce qu’était un Fat Boy. En décrivant le hamburger à haute voix, Richard s’est rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment d’autre endroit au Canada où trouver un hamburger comme ça et qu’il y avait peut-être quelque chose à explorer ici, en matière de contenu. Sa femme s’est dit qu’elle commencerait à enregistrer les commentaires de Richard et à les publier sur les médias sociaux. @fortheloveofallfatboys est né. Grâce à sa formation culinaire, les papilles de Richard en ont vu d’autres, mais il n’y a rien de comparable au Fat Boy.

Une commande avec sourires en accompagnement

Les Fat Boys sont une affaire de famille, c’est un fait. Un Fat Boy pour dîner, un Fat Boy pour souper, ou un Fat Boy juste comme ça. Un Fat Boy pour une personne, un Fat Boy pour deux, ou un Fat Boy pour s’amuser avec toute la famille. Il ne faut pas s’arrêter à l’apparence grossière des Fat Boys. Richard sait que, s’il y a quelque chose qui soude une famille, c’est du temps de qualité passé ensemble... à se régaler les papilles.


Richard voyage à Winnipeg et aux alentours à la recherche de la critique de Fat Boy parfaite. Mais pas sans sa famille. « C’est intéressant dans le sens qu’il y a pas mal de cantines au centre-ville de Winnipeg qui ferment à 14 h ou 15 h. Si je travaille pendant la journée, je n’ai pas beaucoup de temps pour me rendre à ces endroits », explique Richard. Certains facteurs comprennent aussi l’heure de la journée, les heures d’ouverture et la disponibilité de son épouse et de ses deux enfants. Richard est aux commandes de son opération Instagram, mais pas sans sa complice. « Je parle à ma chauffeuse et caméraman pour voir si elle pense que nous pouvons y arriver sans que les enfants fassent une crise, à quel point nous avons faim et combien d’essence il y a dans le réservoir. » Au moment de notre entretien, les prochains endroits sur la liste étaient Gimli, Winnipeg Beach et Grand Beach.

Un Fat Boy pour toi, un Fat Boy pour moi

Tout le monde et son chien veulent un Fat Boy, littéralement. Dans ce petit restaurant, diverses personnes attendent en ligne. Elles sont affamées et prêtes à manger. Il y a des enfants du quartier qui attendent de dépenser leur argent de poche d’été pour tondre le gazon et leurs pièces durement gagnées, des travailleurs qui veulent un repas chaud pour leur pause dîner, et même un visiteur accompagné de son compagnon à quatre pattes. Comme Richard le fait remarquer, « il est remarquable que la modernisation n’ait pas fait disparaître les friteries au Manitoba » et c’est vrai. L’un des commentaires les plus fréquents que Richard reçoit dans son compte est le profond étonnement des gens sur le nombre d’établissements qui vendent des Fat Boys dans notre province. Richard a même poursuivi en disant que « quand les gens de la côte Est viennent ici et repartent en avion, ils apportent une glacière et y mettent un Fat Boy pour le vol du retour ».

Les souvenirs sont faits maison

Il y a de nombreuses façons de manger un Fat Boy de nos jours et, grâce à la technologie, on n’a qu’à conduire ou à passer un coup de fil pour s’en procurer un. Que vous rencontriez des amis au resto du coin, que vous fassiez une escapade routière en dehors de la ville ou que vous commandiez simplement un Fat Boy à livrer ou pour emporter, la culture des Fat Boys au Manitoba est bien vivante.


Il va sans dire qu’à la fin, vous devriez en avoir plein les mains, plein la figure, plein l’estomac et plein le cœur. Si vous avez les mains propres sans avoir utilisé de serviette de papier, désolée, mais vous n’avez pas mangé votre Fat Boy comme il faut. Parce que, oui, il y a une façon de le faire. Bon appétit!