Nicole Coulson : Un voyage entre les terres et les rivières du Manitoba

Publié le 01 mai 2023

Photographe et artiste franco-manitobaine, Nicole Coulson a passé une grande partie de sa vie à explorer la nature du Manitoba avec son mari et sa famille.

Celle qui vit dans le quartier de Saint-Boniface à Winnipeg, dont elle est originaire, aime à la fois les randonnées dans le Parc du Whiteshell et les traversées en canot sur la rivière Bloodvein.

Dustin Silvey

« L’art est très important pour moi. Mon père était peintre et j’utilise souvent mes voyages, ses terrains de jeu, pour réaliser mes photographies », explique-t-elle.

L’un des endroits les plus chers à la photographe, c’est le Bouclier canadien, et notamment la région du Parc provincial du Whiteshell, situé à l’Est de la province, à une vingtaine de kilomètres de la frontière ontarienne.

« C’est une région qui présente l’avantage d’être proche de Winnipeg et qui possède une grande variété de lieux laissés libres à l’exploration. Je suis toujours émerveillée par les lacs, les rochers et les forêts du Bouclier canadien », décrit Nicole Coulson. C’est un lieu qui me ressource énormément, d’un point de vue mental et artistique. Je m’y trouve en paix. C’est là où se situe mon âme. »

Une invitation à se perdre dans les surprises du Whiteshell

La Franco-Manitobaine conseille aux visiteurs du Parc du Whiteshell de se perdre dans cet espace rempli de lieux magnifiques : « Il y a tellement de choix que je ne conseillerais pas forcément un endroit spécifique, mais plutôt l’ensemble du Parc du Whiteshell. Ce sont des lieux très accessibles, avec une grande variété de niveaux et de chemins de randonnée. »

Si, toutefois, certains cyclistes veulent découvrir un lieu adapté au vélo tout-terrain, Nicole Coulson recommande le Sentier Blue Highway, situé près du lac Caddy. « C’est un lieu bien développé qui est en constante évolution. Il peut être emprunté aussi bien en été qu’en hiver. Dans le passé, je l’ai beaucoup fait, mais maintenant, je préfère le faire à pied, pour limiter les risques! (rires). »

Pour se reposer tout en vivant une grande expérience hivernale dans cette même région, la photographe aime aussi louer l’un des chalets du Falcon Trails Resort, un endroit typique situé au bord du lac Falcon, à deux heures de route à l’Est de Winnipeg.

« Nous aimons y aller en famille pour notre grand voyage hivernal. Certains vont au Mexique et au soleil, mais nous, nous préférons vivre des aventures dans la neige et la glace du lac Falcon! »

Au nord du Parc du Whiteshell, la photographe affectionne un lieu historique immanquable selon elle : Bannock Point. « Ce sont des formations de roches dans la forêt, et un haut-lieu sacré pour la population Anishinaabe. C’est tout à fait spécial au Manitoba, et très représentatif de la culture autochtone de l’Est de la province. C’est rare de trouver des endroits comme celui-ci qui sont aussi accessibles. »

Parmi les autres activités que Nicole Coulson affectionne, impossible de ne pas citer le canotage. « J’ai beaucoup exploré le Parc du Whiteshell en barque et en petit bateau, révèle-t-elle. En vérité, j’ai été élevée en réalisant beaucoup d’expéditions en canot. Mon père était photographe, il voyageait beaucoup. Et pendant les vacances, il nous emmenait souvent avec lui pour canoter sur les cours d’eau. »

Une rivière pour les amoureux du canotage

Two people running rapids in a red canoe. There are high rock walls on both sides.
Dustin Silvey

Photo by Dustin Silvey

S’il y a bien une rivière qui donnera une expérience formidable à ceux qui veulent tenter de la descendre, selon l’artiste franco-manitobaine, c’est bien la rivière Bloodvein. « C’est la première rivière du patrimoine canadien, depuis 1987. Elle coule jusqu’aux rives est du lac Manitoba, dans le Parc provincial Atikati, et sa source est située dans le nord-ouest de l’Ontario, près du lac Red, dans le Parc provincial Woodland Caribou », décrit Nicole Coulson.

La rivière Bloodvein permet à ses navigateurs de traverser des lieux remplis d’Histoire. Les communautés autochtones environnantes ont établi de grands liens historiques et culturels avec cette rivière. « Le long du cours d’eau, on peut souvent apercevoir des éléments archéologiques et culturels importants, comme les pétroglyphes. D’ailleurs, ces découvertes sacrées sont généralement expliquées par des panneaux descriptifs. »

Photo by Dustin Silvey

Photo by Dustin Silvey

La photographe décrit la rivière comme un cours d’eau qui demande un minimum d’expérience. « J’ai fait cette traversée pour la première fois en 2013 avec des amis. C’est assez isolé et parfois, les conditions sont très intenses. Il faut se préparer à partir plusieurs jours avec des vivres et des rations. »

Nicole Coulson se souvient d’une traversée où elle n’a vu personne pendant six jours. « C’est sûr que je ne la recommanderais pas seul, à moins d’être un pagayeur très expérimenté. Le courant de l’eau est toujours rapide et d’après mon expérience, je conseille de commencer à faire la traversée seulement à partir de mai, pour ne pas se retrouver bloqué par des passages gelés », souligne-t-elle.

Une lune de miel avec un drôle d’invité

Parmi les anecdotes qui ont marqué Nicole Coulson, elle se souvient d’une traversée marquée par l’interruption d’un drôle de visiteur.

« Pendant notre lune de miel en 1975 avec mon mari, nous campions dans un parc et voilà que durant une soirée, une grande ourse noire femelle et ses deux petits ont déchiré nos sacs de nourriture. Je me suis dit que notre mariage commençait bien! Après cette expérience, on s’est dit avec mon mari que nous pourrions survivre à tout! (rires). »

Que ce soit au Parc provincial du Whiteshell ou sur la rivière Bloodvein, Nicole Coulson aime voyager avec un esprit ouvert aux énergies de ces lieux, en respectant et en valorisant ce que ces endroits ont à offrir, en n’oubliant pas la sécurité.

Sur ce dernier point, elle précise que « c’est également un mélange de pratique qui me permet de mieux préparer ces voyages et de réduire les risques. Et puis quand on commence à vieillir comme moi, on est un peu plus raisonnable que durant sa jeunesse! »

Mais surtout, en tant que photographe, tout comme son mari, Nicole Coulson profite de ces lieux pour affiner son art et entrer en communion avec la nature. « Ce sont des terrains de jeu magnifiques pour prendre de très belles photographies », termine-t-elle, rêveuse.